les séances de travail

July 15th, 2012, 15:07

ce blogue? il prend un peu la poussière ces derniers temps, c’est vrai, mais c’est tout de même pratique de pouvoir le laisser là, qui vaque à sa mission passive. je vais quand même vous donner une ou deux nouvelles. ces jours-ci je travaille avec mon éditeur aux corrections des bases secrètes, et il est plus que temps parce que le livre doit paraître en septembre. j’ai hâte que ça sorte, ce livre. on a décidé de la couverture, reste à peaufiner le quatrième, on vous montrera tout ça en temps et lieu. à part ça, je m’occupe de colliger des dessins pour la nouvelle mouture de la revue liberté, qui paraîtra aussi en septembre. bref, je ne manque pas de boulot. quant à savoir si ce blogue revivra un peu d’ici là, tout dépend.

et vous, sinon, ça va?

formes et couleurs

May 29th, 2012, 15:06

La forme de la ville lui apparaîtra, à l’examen, comme le résultat d’un processus tout aussi naturel que l’écoulement des fleuves, le déplacement des plaques tectoniques et l’éruption des volcans. D’une tissure plus resserrée, sans doute; et, certes, le quadrillé des rues, en certaines de ses parties, confère de la régularité au motif, mais cette régularité n’a au fond rien à envier aux phénomènes parfaitement naturels que sont le cristal et le rond dans l’eau. Il est remarquable, constate Irénée avec pénétration, que la carte parvienne, sur une superficie comparativement limitée, à laisser entendre comme elle le fait toute la complexité du monde représenté; un état de l’univers dépourvu de sens, de finalité, mais pourtant riche de formes et de potentiel; un espace de narration infini au sein duquel toutes les routes se valent. La cartographie, conclut-il avec joie dans le soir qui s’installe, ouvre à un monde plus vaste que le monde lui-même. Là-dessus les lampadaires choisissent de s’allumer, et non loin de là, toutes les couleurs de la grande roue se découpent en choeur sur le bleu de la nuit.

un extrait parmi d’autres du manuscrit des bases secrètes, roman qui est censé paraître éventuellement cette année, au quartanier.

le regard en arrière

May 23rd, 2012, 2:11

Et Catherine fait de même de certains songes qui l’habitèrent autrefois, de fragiles œuvrettes que signaient une imagination nerveuse et impatiente, qui spéculent sur le goût de la chair, sur la sensation d’un toucher. Elle ressort de son âme, c’est le mot je crois, ces reliquats d’adolescence qu’elle eût autrement gardés sous scellés, auxquels elle trouve aujourd’hui un tour presque sulfureux, où elle constate, surtout, la subite naissance d’une lézarde mentale qui jusqu’à maintenant se faisait larvée, sournoise, hypocrite, la narration profonde et secrète de ses nerfs, de sa peau, du tressaillement de ses lèvres.

il me semblait que ce blogue manquait un peu de bouts de texte. j’ai retrouvé celui-ci hier matin dans un de mes manuscrits. je ne me rappelais plus avoir écrit ces deux phrases. peut-être qu’elles viennent de quelqu’un d’autre, après tout.

porter le carré rouge

April 30th, 2012, 10:50

voici une lettre que je viens d’envoyer au devoir. comme c’est une lettre ouverte, je la publie ici aussi.

Porter le carré rouge
Par David Turgeon

J’ai 36 ans, je travaille, je paie mes impôts. J’ai un enfant. J’ai été cégépien, il y a longtemps. Jamais universitaire.

Mes opinions politiques, habituellement, je les garde pour moi. Je ne crie jamais à tout va que je pense ci ou ça. Aussi, malgré mon opposition à la hausse des frais de scolarité que veut imposer le Parti Libéral, j’ai longtemps refusé de montrer publiquement mes «couleurs»: l’emblématique carré rouge.

Aujourd’hui pourtant, j’ai décidé de le porter tous les jours, ce carré rouge. Qu’on le voie, et qu’on le compte parmi les centaines de milliers d’autres déjà attachés aux vestes de Québécois jeunes et moins jeunes.

Pourquoi? Simplement parce que le Premier Ministre Jean Charest, non content de son refus de négocier avec les associations étudiantes, non content de ses blagues de mauvais goût, a choisi, comme manœuvre très peu subtile de division, de faire du carré rouge quelque chose comme «un symbole de violence».

Monsieur Charest, la seule violence que cautionne mon carré rouge est celle que l’aiguille inflige à la veste. Le carré rouge dénonce une hausse qui va à l’encontre du progrès social. Elle dénonce aussi l’idéologie qui la sous-tend, qui voudrait que l’éducation soit un bien marchand comme un autre.

Monsieur Charest, avec ce type de raccourci dangereux, sachez que vous nous incitez, nous contribuables (puisqu’apparemment c’est tout ce que nous sommes hors période électorale), à considérer le port du logo du PLQ comme soutien implicite aux pratiques mafieuses.

Le carré rouge n’est pas là pour convaincre qui que ce soit, mais pour ajouter à la seule force du nombre, cette force vive que le PLQ voudrait diviser au prix de manÅ“uvres plus que douteuses.

Je porte le carré rouge, et je souhaite que d’autres le fassent, qui ne sont ni étudiants, ni professeurs, et qui disent NON au discours infantilisant d’un gouvernement fatigué, dont le seul espoir de réélection passe par une stratégie désespérée de division de l’électorat québécois.

«une explication si séduisante»

April 18th, 2012, 12:16

je mets cette page en ligne (qui est tirée de la muse récursive, bien sûr) en réaction aux récentes arrestations de professeurs et d’étudiants dans ce qui ressemble de plus en plus à un acte délibéré de répression tous azimuths. le combat des étudiants pour le gel (et j’ajouterais: la gratuité) est juste, qu’on soit d’accord ou non sur le fond: la judiciarisation et la répression policière (y compris de manière sournoise, sous la forme d’agents provocateurs) ne serviront qu’à envenimer le débat et le rendre définitivement insoluble. je dénonce l’ineptie et l’irresponsabilité de ce vieux gouvernement en fin de course, incapable d’écouter une classe de citoyens quand elle ne correspond pas à son électorat naturel, et qui ne nous laissera en héritage que la braderie intégrale de ce qui nous reste de ressources. à bon entendeur…

plus tard et plus loin

April 12th, 2012, 11:49

comment, que dites-vous, je néglige mon blogue? mais oui, et c’est comme ça. par contre, il serait dommage que j’oublie de mentionner à quel point je serai présent au festival de la bande dessinée francophone de québec et au salon international du livre de québec (les jumeaux siamois des festivals littéraires québécois) et surtout pourquoi (voir image ci-contre).

bref, si vous êtes à québec, voire dans les environs, et que la perspective d’un salon du livre ne vous effraie pas, venez donc nous voir, nous de la mauvaise tête. nous vous attendrons avec nos livres et une caisse enregistreuse (et accessoirement des crayons pour faire les petits dessins d’usage). voici en tout cas mon horaire de dédicaces:

Vendredi 13 avril, 12h à 14h, stand Gallimard (#505)
Samedi 14 avril, 14h à 16h, stand Gallimard (#505)
Dimanche 15 avril, 10h à 12h stand FBDFQ (#821)

la mauvaise tête, puisqu’elle existe désormais, se paiera également le luxe d’un lancement officiel le vendredi 13 avril au musée de la civilisation. la soirée débute vers 20h avec le spectacle d’un groupe local dont les goûts vestimentaires et capillaires me dépassent quelque peu je dois l’avouer; mais comme on le sait tous, il faut de tout pour faire un monde.

de plus, je vous invite à assister à une table ronde, également le vendredi 13 avril mais à 13h30 au «café rencontre BD», dont le sujet sera apparemment «nouvelles maisons d’éditions [sic] et nouvelles formules d’éditions [sic]». j’y dirai des choses (je ne vois pas encore très bien lesquelles) en compagnie de mes comparses de toujours, sébastien trahan, vincent giard et luc bossé.

je ne vois pas trop ce que je pourrais ajouter à cette joyeuse cavalcade de bonnes nouvelles, sinon que j’ai bien hâte de vous voir là-bas.

un livre a été aperçu en librairie…

March 16th, 2012, 21:59

… et c’est sûr que c’est pas une raison pour l’acheter, mais quand même, puisqu’on vous le dit, et parce qu’il paraît que certains, après tout ce temps, n’ont toujours pas été abandonnés de l’envie de lire la fin, la suite, voire le début de la muse récursive, je me permets de vous faire savoir que j’ai vu de mes yeux vu l’opuscule, dans une librairie au demeurant fort respectable, ainsi que dans les catalogues de bien d’autres encore. il en restera peut-être un ou deux quand vous vous y présenterez. si vous courez très vite.

mais le mieux? si vous habitez montréal? ou les environs? c’est de venir au lancement mardi prochain? parce que vins, bouchées, sourires?

et d’ici là, ceux que la chose intrigue seront comblés par ce document d’une infinie justesse: la cosmogonie de la mauvaise tête.