le feuilleton du siècle
Tuesday, September 3rd, 2002[cette critique est parue originellement sur le site bdparadisio]
willem, le feuilleton du siècle (cornélius)
Quel bouquin, mais quel bouquin. Deux cent pages de Willem du meilleur cru qui résument, pour le bien de notre éducation personnelle, ce 20e siècle qui est déjà (on nous le dit depuis presque un an maintenant) tout-à-fait du passé.
Sans doute que dans le cas de Willem, avec ses personnages décadents et cyniques à l’extrême, servis par un graphisme “ligne claire qui a pris un coup”, il va y en avoir qui n’aimeront pas. Mais il vaut mieux y regarder à deux fois. Franchement, les premières fois que j’ai lu du Willem dans le Charlie Hebdo, je n’ai remarqué que le racoleur de ses images lubriques et peu ragoûtantes. Puis j’ai découvert son côté fichtrement incendiaire qui n’épargne rien ni personne, sa totale irrévérence envers tout ce qui s’appelle politique, bref, sa manie de “tirer sur les ambulances” comme il le dit en entrevue. Ce qui me frappe maintenant avec ce livre, c’est l’équilibre et la justesse de ses observations politiques.