
le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il est arrivé plus vite que prévu, celui-là … mais en tout cas c’est fait, il est aux mains de l’imprimeur: c’est le 5 avril que paraîtra mon troisième roman, le continent de plastique, 312 pages, toujours au quartanier bien sûr.
c’est un livre que je ne pensais pas écrire, en tout cas pas sous cette forme. j’avais d’abord, pour faire suite aux livres précédents, une idée quelque peu différente, qui aurait ressemblé à une fable. j’avais commencé quelques pages, mais ça me semblait, comment dire, un peu artificiel, un peu mécanique. je n’y croyais pas autant que je l’aurais voulu – et si l’auteur ne parvient pas lui-même à croire à son livre, c’est peine perdue, il faut renoncer.
et, fin 2014, la revue cousins de personne m’a invité à soumettre un texte. alors j’ai réfléchi à un autre projet (j’en cultive toujours quelques-uns, à côté) qui pour l’instant consistait en un titre («le continent de plastique», donc) et en un concept un peu précieux: plutôt qu’un recueil de nouvelles, un recueil de romans, ou plutôt d’idées ou de résumés de romans, bref un endroit par lequel canaliser, justement, ces idées un peu trop nombreuses se bousculant dans ma tête et auxquelles je ne peux tout de même pas consacrer à chaque fois un nouveau livre.
puis, nouveau déclic: pourquoi ne pas mettre en scène l’écrivain de ces romans dont je n’avais qu’une vague idée? et, quitte à ajouter de la distance, pourquoi ne pas faire raconter ces histoires par l’assistant de cet écrivain? et à qui les raconterait-il? eh bien, à sa compagne, qui… déjà le fil commençait à se tisser tout seul. je me suis alors dit que je pourrais «tester le matériau», si on veut, en écrivant un premier chapitre de cet éventuel roman, chapitre dont je prétendrais, le temps d’une publication, qu’il s’agissait d’une nouvelle. et c’est ainsi que fut publiée clara et son ombre, qui, remaniée depuis, correspond toujours au premier chapitre de ce nouveau roman dont l’écriture subséquente s’est étalée sur une bonne année.
je ne vais pas vous raconter ici «de quoi ça parle» (je vous offre, plus bas, la quatrième de couverture, elle sert à ça!). je vais plutôt indiquer que, selon toute vraisemblance, ce roman constituera le dernier terme de ce qu’il convient peut-être d’appeler une sorte de trilogie dont les deux premiers termes seraient les bases secrètes et la revanche de l’écrivaine fantôme. trilogie de quoi? du livre et du monde littéraire, pour dire vite.
je n’avais pas pour projet, en me lançant dans le roman, de faire du livre mon grand sujet de fiction. c’est arrivé par amusement, si vous pouvez me croire: parce que le sujet m’amusait et que j’y trouvais de la matière. j’ai écrit les bases secrètes sans éditeur en tête, bref sans du tout savoir à qui ce roman pouvait bien s’adresser. la revanche a été fabriqué en sachant cette fois pour quel éditeur je l’écrivais, mais sans toujours bien savoir de quel lecteur il était question (ce n’est peut-être pas pour rien qu’il s’y trouve, dans les premiers rôles, une lectrice, et assez dubitative).
entre-temps j’ai écrit la raison vient à carolus, petit texte un peu marqué aussi par l’idée du livre, mais de manière moins ostentatoire tout de même (du moins je crois). bon, mais tout ça est une autre histoire. reste donc ce continent de plastique, que vous pourrez découvrir dans à peine un mois. (rendez-vous d’abord au salon du livre de québec, et puis pour un lancement montréalais dont la date sera annoncée… quand elle le sera!)

et pour la suite? j’écris déjà deux petits trucs, en parallèle. sans doute pas des gros livres. et, donc, non, rien à voir avec des histoires d’écrivains qui écrivent. plutôt peut-être des dessinateurs qui dessinent… et des programmeurs qui programment. à bientôt!