Archive for February, 2009

sibylline retrouvée

Sunday, February 22nd, 2009

ah, çà, pour manquer d’assiduité sur mon blogue, je manque bel et bien d’assiduité. des plans pour que tous mes lecteurs m’aient quitté, et depuis longtemps. surtout que je ne reviens que pour vous faire part de quelque chose que, si comme tous les gens de qualité vous suivez du9, vous êtes déjà au courant, est-ce bien la peine, etc.

Tout avait bien commencé pourtant: au milieu de la décennie 1950, l’auteur a trente-deux ans et possède déjà à son actif trois beaux albums cartonnés dans la prestigieuse collection du Lombard. Puis voilà que l’éditeur le déclasse en «collection Jeune Europe»: au luxe du carton succèdent de modestes couvertures souples. Disons que le prestige est moindre. Qu’à cela ne tienne: Macherot livre deux chef-d’œuvres au journal Tintin (les Croquillards et Zizanion le terrible) mais l’éditeur oublie de les éditer, embarrassé peut-être par quelques allusions politiques, ne digérant en tout cas pas trop cette manie qu’a l’auteur à nous rappeler qu’un carnivore est toujours l’assassin de son repas.

eh oui, c’est le fameux article interminable sur macherot que je promettais depuis longtemps de faire. c’est tellement long que c’est en deux parties: la première a été publiée la semaine dernière et la seconde, vendredi dernier. les habitués de ce blogue n’apprendront pas grand-chose sur le grand auteur disparu (à un endroit, j’y reprends même verbatim une partie de mon article «la nuit fantastique de macherot»), le projet étant de rassembler en un long papier des notes qui se trouvaient jusqu’ici éparpillées en blogues, forums et autres conversations.

la nouveauté de ce texte, cela dit, est, à mon avis, d’importance: il s’agit d’une proposition de réédition compréhensive du fonds macherot (certes, le fonds animalier seulement). c’est à dire que j’y suggère ce qui semble pour moi la forme idéale d’une telle réédition. bien évidemment, c’est à nous tous, lecteurs, qu’incombe la tâche de se faire le relais de telles volontés de rigueur éditoriale: n’hésitez donc pas à laisser vos commentaires sur du9, à discuter de la chose sur les forums, voire à écrire directement aux éditeurs.

et pour simplement lire l’article, qui m’a quand même pris quelques mois à boucler, il faut commencer par ici.

je vous reviens bientôt (dans la mesure du raisonnable, mesure qui comme on le sait est infiniment extensible) pour, cette fois, des dessins, et en couleur.

le neutre, le différent et le double

Tuesday, February 3rd, 2009

de retour d’angoulême (et plus généralement des vieux pays), j’en profite rapidement pour mentionner un article paru sur du9 durant mon absence, que j’ai co-écrit avec l’inestimable josiane robidas, dont les connaissances anthropologiques ont permis l’avancée la plus intéressante de ce texte qui commence comme suit:

Krazy Kat est-il un mâle ou est-elle une femelle ? La question, posée il y a quatre-vingt-dix ans, jamais résolue par l’auteur qui brouillait les pistes, reste encore aujourd’hui sans réponse; en fait, on a cessé de croire qu’on pouvait y trouver la moindre solution, sinon que d’y voir une autre manifestation de cette extraordinaire license poétique exercée par Herriman tout au long de son œuvre. Cela dit, on trouve dans cette question prétexte à une discussion autour des rôles sexuels au sein de la micro-société de Coconino County (ce que l’on appellerait les gender studies), voire carrément de la sexualité de ses protagonistes. Cet essai, sans espérer donner une réponse conclusive à ces questions, tentera de dégager trois approches générales autour de cet étrange problème.

tout un programme, n’est-ce pas? eh bien puisque vous voilà alléchés, ne vous reste plus qu’à aller le lire, ce papier.

(et dans le cas improbable où cet article verbeux ne vous rassasierait pas de krazy kat, vous pouvez toujours aller relire deux articles que j’avais commis sur ce blogue il y a longtemps: une petite lecture symbolique reprise dans le colosse le ronron de krazy kat, aujourd’hui épuisé; et une appréciation plus générale de l’œuvre et de son auteur, rédigée dans un état d’ébriété raisonnable.)

quant à moi, je reviendrai bientôt donner d’autres nouvelles et qui sait, peut-être raconter quelques souvenirs de voyage. mais là, décalage horaire oblige, faut que j’aille faire dodo.