david turgeon

le festival de gatineau a été fort agréable et pour une fois, j’en ai profité pour faire quelques dessins, dont la page ci-haut, que je poste en remerciant l’amie iris de son accueil. mais il y a plus.

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la critique de la muse récursive parue cette fin de semaine dans le devoir (vous pouvez la lire en ligne si vous y êtes abonné) n’en est pas vraiment une; c’est surtout une autre occasion pour le chroniqueur fabien deglise de passer ses frustrations par rapport à ce qu’il appelle “l’altermondialisme”, mouvement qu’il semble trouver hautement puéril, et dont mon livre serait d’après lui une incarnation (l’a-t-il vraiment lu?). il nous informe également que le livre l’ennuie et qu’il le trouve “prévisible”, et va même jusqu’à citer très maladroitement greimas, croyant peut-être impressionner son lecteur (est-il vraiment malhonnête à ce point?). le dit article m’a beaucoup regaillardi, c’est agréable d’être pris au sérieux comme ça par un journaliste, même aussi constamment médiocre (je connaissais déjà deglise pour sa condescendance mesquine qu’il tente tant bien que mal à déguiser en ironie), et qui plus est, n’est pas critique littéraire (le devoir prenant la bande dessinée au sérieux? j’en frémis d’appréhension). ne manquerait plus que le devoir refile minerve à louis cornellier!

parce que c’est gentil, et parce que ça pourrait encourager certains à sortir leurs sous pour acheter ce nouveau livre dont le titre est minerve, je vous en présente aujourd’hui un court extrait. les six premières pages, pour être plus précis.

autant vous avertir tout de suite, l’histoire est beaucoup plus agréable à lire sur du papier que sur un écran. et de loin. parce que ça a été fait directement au plomb, et que comme ça, sur ordinateur, ça a l’air un peu pâlotte. l’impression du livre, au contraire, rend tellement bien la texture et la tonalité du crayon qu’on dirait qu’en frottant un peu les pages, on se salirait les doigts. (bravo l’imprimeur, et bravo jimmy qui a scanné tout ça de main de maître.) sans oublier de mentionner que le papier est vraiment très, très bien choisi: bien blanc (ça fait bien ressortir le plomb), agréable texture matte un peu rugueuse, et juste assez épais sans être du carton non plus. j’ai la chance d’avoir deux éditeurs (mécanique générale et fichtre!) qui chacun de leur côté font un superbe travail d’édition, et ça vaut la peine de le mentionner.

pour ceux qui n’auraient pas suivi, minerve a été d’abord improvisé sans réelle intention de publication, pour ensuite être attrapé au vol par jimmy beaulieu qui a demandé à le sortir chez mécanique générale (ce qui ne se refuse pas). c’est un livre compliqué à décrire (surprise!) qui met en scène une déesse remplaçante, un ours alcoolique, un acteur de bande dessinée franco-belge bien connu (mais chut), une jeune femme nue, et plusieurs enfants à la destinée tragique et grotesque. si j’osais, je dirais que c’est un livre de philosophie sans philosophie. ah ben finalement, j’ai osé.

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voici, faute de mieux, une autre tranche de vécu bédéistique (gros nez inclus), assez idiote celle-ci, puisque notre héros doit y affronter un vidéo promotionnel, un auteur hostile, ainsi que la fameuse “autre droite”. cette histoire n’a jamais paru dans l’inter dit pour la simple et bonne raison qu’elle fait quatre pages, et que le défunt journal étudiant considérait que trois pages était une quantité bien suffisante à moins de vouloir entamer définitivement la santé mentale des étudiants du cégep limoilou. c’est donc une aventure inédite que je vous présente là, avec toutes mes plus plates excuses et la vague satisfaction d’avoir bouché un autre trou dans la blogosphère. un truc du genre.

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pas grand’chose aujourd’hui, juste une fille, vue de dos, avec beaucoup de barbouillage autour pour faire “atmosphérique”:

bon, ben, je viens de voir jimmy qui m’a apporté mes exemplaires de minerve… que dire de plus; c’est vraiment agréable de pouvoir feuilleter enfin ce livre insolent. je rappelle que minerve sera lancé à gatineau (voir mon horaire de dédicaces) en compagnie du président d’honneur (jimmy beaulieu, l’auteur de ces dames), de la petite jeune d’honneur (iris, aussi accessoirement déesse égyptienne), ainsi que de l’indispensable pascal girard, avec qui je pourrai partager mon profond désespoir de ne pas avoir non plus de titre d’invité spécial.

en même temps, je lui ai refilé le CD de jardin botanique. avec un peu de chance, ce sera prêt pour gatineau… on se croise les doigts!

et puis en plus, jimmy m’a donné une pile de dessins de nul autre que luc giard, illustrant un texte (théorique!) de moi-même au sujet de krazy kat. ce texte est une version remaniée d’un article déjà paru sur mon blogue. prochaine étape: mettre tout ça en ordre pour que ça fasse un autre “colosse” d’une quarantaine de pages. il va sans dire que je suis assez flatté d’être associé à luc giard le temps d’un livre. avec la permission des autorités concernées, j’espère pouvoir bientôt afficher, en guise d’amuse-gueule, quelques uns de ses dessins sur ce blogue.

récemment j’ai terminé un projet, assez court celui-là: jardin botanique, une bande dessinée “automatique” (d’autres diront: “abstraite”) de 40 pages, sans histoire, juste avec des formes et du rythme. il ne faut pas y voir une sorte de récit volontairement obscur (genre bleu de trondheim), seulement une suite d’événements dont le seul but est en eux-mêmes, une sorte d’hommage “statique” à norman mclaren, ou alors peut-être un hommage “dynamique” à joan miro et à paul klee. bref. je vous présente un petit extrait, six pages pigées plus ou moins au hasard (comme je ne savais pas quelles pages choisir, j’ai arbitrairement sélectionné les pages 27 à 32), pour vous donner une idée de ce à quoi ça ressemble tout ça. parce que dans le cas présent, une image expliquera certainement mieux ce que je me tue ici à expliquer. j’espère que ça plaîra à quelques lecteurs.

ah oui. jardin botanique sera publié au cours des prochaines semaines dans la petite collection colosse! youpi! par contre, je ne suis pas certain que ça soit prêt pour gatineau.

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