la petite histoire de la muse récursive

Tuesday, May 2nd, 2006, 2:22

j’ai toujours fait de la bande dessinée. à l’école primaire, j’ai fait plusieurs albums, ainsi que des magazines de BD, sur papier “lettre” plié en deux. au secondaire, je dessinais avec l’espoir de faire un jour de cette activité un métier. au cégep de limoilou, je dessinais une série absurde, le tuzeur de justiciers, pour le journal étudiant. ensuite, j’ai essayé de faire “sérieux”: j’ai commencé une série au dessin plus réaliste, une sorte de science-fiction assez pessimiste et passablement violente. puis, j’ai trouvé que ça n’allait nulle part, tout ça, que la BD était décidemment un médium juvénile et que j’étais trop vieux pour ça. alors, pendant longtemps, je n’ai plus fait de bande dessinée.

puis, en 2001, sans raison particulière, je m’assois à ma table à dessin (elle me narguait depuis un moment, je suppose) et j’en profite pour me rappeler d’une idée, commencée au moment de mon abandon. c’était une histoire de superhéros au nom de noise. noise était un personnage assez mystérieux, une sorte de batman sans l’allure gothique, que j’avais imaginé dans diverses scènes, sans jamais en faire une histoire complète. dans une de ces ébauches, il arrivait chez deux soeurs (nicole et nancy) habitant près d’un canyon au bout du monde. c’est alors que survenait un tragique accident automobile… ce détail et quelques autres ont été conservés dans ce qui est finalement devenu la muse récursive.

lorsque j’ai commencé ce nouveau projet, je me suis dit que j’allais tout dessiner sans crayonné, juste pour faire avancer l’histoire plus vite. puis, au fur et à mesure, je me suis mis à crayonner avant d’encrer, tout simplement parce que ça donnait de meilleurs résultats. mon dessin, qui était au départ assez médiocre (mais plein de bonne volonté, de celle dont on pave les enfers à pleins planchers), s’est considérablement amélioré depuis, entre autres grâce à ce travail. mais il s’est aussi ralenti.

le but initial était de faire 200 pages improvisées, un peu à la manière de lapinot et les carottes de patagonie, livre de lewis trondheim auquel je dois beaucoup. au fur et à mesure, par contre, le travail se faisait de moins en moins improvisé; les intrigues se devaient d’être nouées quelque peu, ce qui demandait une certaine planification de ma part. j’ai finalement calculé que le résultat final ferait au moins 300 pages. ça me plaisait bien d’écrire quelque chose pour les lecteurs comme moi qui aiment les longues histoires.

je me suis également donné quelques contraintes. par exemple, afin de donner à ma bande dessinée un aspect naturaliste, j’ai décidé d’éliminer complètement les textes récitatifs ainsi que les bulles de pensée. il fallait donner au lecteur l’impression d’être un témoin extérieur de plusieurs situations dont le lien entre elles, s’il y en a un, n’apparaît pas forcément au premier coup d’oeil. ces contraintes étaient-elles nécessaires? je ne sais pas, mais elles étaient importantes pour moi à l’époque. depuis, j’ai découvert un autre livre partageant ce type de contraintes: la comète de carthage de chaland et yann. (on peut néanmoins y trouver une entorse évidente: le monologue pensé de dina.) une autre contrainte que je me suis imposée est que les événements soient relatés dans l’ordre chronologique, sans flashback.

petit détail en apparence anodin: la muse récursive est en fait une traduction: l’original est en anglais. pourquoi en anglais? il y a plusieurs raisons, plus ou moins légitimes. mais le fait est que la traduction française est de moi, ainsi que le lettrage, qui a été entièrement refait, et à la main s’il vous plaît. oui, je sais, traducteur, menteur. j’essaierai de faire éventuellement publier cette version originale, peut-être même en un seul volume, et, si personne n’en veut, je la publierai moi-même sur ce site web, na.

on notera finalement que la muse récursive, sujet du livre, n’apparaît qu’à la page 125, soit au quart du tome 2. au fait, ce titre n’est donc pas, comme on aurait pu s’en douter, une simple fantaisie poétique de l’auteur. quoique.

«très bien, mais ça ressemble à quoi, ce truc?» lisez les 6 premières pages pour vous faire une idée. :)

5 commentaires pour “la petite histoire de la muse récursive

  1. Iris Says:

    Wow! C’est vraiment intéressant tout ça. Je suis toujours curieuse de savoir comment les gens travaillent. J’ai vraiment hâte d’acheter ton livre David…

  2. edith Says:

    salut david!
    c’est un très bon début, et dis, comment on fait pour acheter ton livre de Londres?
    parce que je voudrais bien.
    Et quand est-ce qu’on te voit sur le vieux continent?
    des bécots

  3. david t Says:

    edith, quelle surprise!

    de londres, tu peux toujours commander le livre par la poste lorsqu’il sera disponible. :) il y a un lien sur la page d’accueil (à droite, dans la petite boîte “à paraître”…) normalement ça devrait être disponible fin mai.

    pour le vieux continent, je ne sais pas, tu crois qu’ils voudront de moi à angoulême? :)

  4. edith Says:

    Ils auraient bien tort de ne pas vouloir de toi, à Angoulême!
    bon je vais voir cette histoire de commande,
    mais je dois avouer que ce qui serait fabuleux c’est d’en avoir un dédicacé ;)
    à bientôt
    didou

  5. david t Says:

    ah, une dédicace, mais bien sûr, c’est faisable. :) je te reviens là-dessus.

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